Signe d'ouverture et d'accueil, la porte appartient à notre quotidien : la porte que l'on ouvre, que l'on ferme, à laquelle on frappe, que l'on franchit ou qui reste close. Frontière du sacré, la porte symbolise le seuil, évoquant nécessairement une idée de passage ou de barrage. D'ouverture ou de fermeture. D'audelà ou d'en-deçà. D'opposition entre le dedans et le dehors, le connu et l'inconnu, les ténèbres et la lumière. La porte incarne donc, selon le mot de Gaston Bachelard, « un cosmos de l'Entre-ouvert ». Malgré les transformations urbanistiques et les atteintes patrimoniales irréversibles qu'a subies la ville de Metz au cours du xxe siècle, la « ville pour l'âme » conserve encore aujourd'hui un heureux ù et conséquent ù ensemble de portes historiques, parfois sculptées, empreintes de mesure et d'harmonie, à l'image de la ville.
Accompagnés de textes de Sébastien Wagner, les dessins réalisés par Philippe Bernard-Michel au fil de ses pérégrinations dans la cité marquent par leur art la trace indélébile de ce patrimoine vulnérable aux affres du temps et des hommes. La grande diversité des portes proposées dans ce recueil ù de maisons de ville, d'hôtels particuliers ou de portails d'église ù pousse le Messin à se faire le touriste de sa ville pour que, par sa science des portes historiques, il devienne un signe vivant d'ouverture et d'accueil.
