10 Document (s) trouvé (s)

Le 11 novembre 1918, l'armistice de Rethondes met fin à la Première Guerre mondiale. Pour les habitants de l'Alsace-Lorraine, cette date est aussi la fin d'une annexion d'un demi-siècle au Reich allemand, et d'une période de quatre années (1914-1918) d'oppression, de restrictions, de privations et d'humiliations. La délivrance de novembre, concrétisée par l'entrée des troupes françaises dans les villes et les villages, est saluée par des manifestations d'enthousiasme, qui culminent à Metz les 19 novembre et 8 décembre 1918. Passée l'euphorie de la victoire, il s'agit pour la France de réintégrer les " provinces recouvrées ", et d'y installer l'administration et la législation françaises. À Metz et en Moselle, les représentants de Clemenceau, le commissaire de la République Léon Mirman en tête, ont mission de mener une assimilation nette et rapide. Mais la tâche est délicate, car on ne passe pas brutalement d'une souveraineté à une autre, et on ne gomme pas d'une signature ministérielle cinquante ans d'une histoire passée sous tutelle étrangère, durant laquelle s'est forgé un particularisme et un mode de vie que la population tient à ne pas voir gommer contre son gré. Les autorités françaises, à trop vouloir faire bien et vite, ont commis des erreurs qui ont abouti, dès la fin de 1918, à un désenchantement, à des désillusions et à un mécontentement, créant ce que l'on a appelé " le malaise alsacien-lorrain ". L'objet de cet ouvrage, publié à l'occasion du centenaire du retour de la Moselle à la France, est d'aider le lecteur à décrypter cette période, comprise entre la fin de 1918 et celle de 1919, au cours de laquelle la population mosellane, après avoir cru à une délivrance joyeuse et sans ombre, a douté quelques mois durant des intentions de la République et des sentiments de la France. Si un siècle est passé, avec d'autres déchirures et d'autres bouleversements, l'histoire de la Moselle et son identité en ont conservé quelques traces !

Qu'elle soit exiguë et secrète, constituée de quelques livres ou de volumes par milliers, qu'elle obéisse à une classification rigoureuse ou personnelle, que les livres qui la composent soient alignés ou dans des cartons, qu'est-ce qu'une librairie, sinon le rêve d'une vie? Jacques Mersaud fonde son rêve le plus cher dans la ville haute de Bar-le-Duc. Sa passion des livres, sa sensibilité littéraire et sa vivacité font de sa librairie, le Cahier Bleu, une référence culturelle. Pourtant son existence est peu à peu menacée par le consumérisme, les sites de commande en ligne et le livre numérique. Au bord de l'Ornain, alors que son entreprise est menacée, Mersaud rencontre une femme lisant un roman d'André Gide, et en tombe amoureux. Mais Nicole D. disparaît de façon étrange, le laissant désemparé. Son combat humaniste et son grand amour se mêlent alors de façon inattendue. Célébration de la plus civilisée des passions humaines, il ressort de cette histoire d'amour et d'aventure que construire une librairie n'est rien de moins qu'une mise à l'épreuve d'ordre philosophique dont l'avènement du numérique ne saurait réduire la portée.

Le mardi 3 mai 1977 au petit matin, le corps sans vie d’une jeune fille est découvert par un promeneur dans un bois près de Metz. La victime, violée et étranglée, s’appelle Marie Beaumont, elle a 17 ans et habite avec ses parents dans un petit village des environs. Une lettre déchirée trouvée à côté de son corps oriente très rapidement les soupçons sur l’un de ses professeurs.L’enquête, expéditive et implacable, entraîne en moins de deux jours les aveux complets du suspect. L’opinion publique et les médias se déchaînent...

En 1919 des politiques sont venus dans les 3 départements annexés et on commençait l'épuration, parce que c'est cela n'ayant pas peur des mots. Alors on ne leur a pas donné le choix c'était retourné en Allemagne et ces gens ont tout perdu et je puis vous dire aussi que cela a fait le creuset du nazisme sans compter la grande dépression dans les années 20 et voilà comment on a fait le chemin d'un dictateur à moitié fou et assassin.

« Florence Guernot avait retrouvé la photo par hasard deux semaines plus tôt au fond d un tiroir, dans une vieille boîte de cigarillos en bois de son mari. Elle en avait oublié l existence. Foudroyée d un saisissement mœlé d effroi, elle avait porté la main à la bouche et senti son sang se glacer, avant de s asseoir pour ne pas tomber d émotion. Elle était demeurée longtemps les yeux rivés sur l image, avant de se demander si elle allait en parler à Pierre et la lui montrer, il ne devait pas la connaître ou ne plus s en souvenir. Comment réagirait-il en la voyant ? Il pourrait avoir un choc, lui aussi, car il allait inévitablement revivre des moments douloureux. Elle se dit tout de mœme que le mieux serait de la lui donner. Puis elle s était demandé si, tout compte fait, elle n aurait pas dû la laisser au fond de la boîte et la boîte au fond du tiroir, fermer le tiroir à clé et aller jeter la clé dans la Meurthe. »

"C'est tombé sur moi, j'ignore pourquoi. Je n'avais rien fait, rien dit qui m'y prédispose, ou pour que ce soit à moi qu'elle arrive, cette histoire. Moi, là au fond de mon trou, ignoré de tout le monde, je n'avais rien demandé à personne, et je n'espérais plus rien, simplement qu'on me fiche la paix et qu'on m'oublie. Cette histoire ? Une rencontre, inattendue, magique, que même dans un roman on ne pourrait pas y croire, et d'ailleurs vous non plus vous n'allez pas me croire, et pourtant. Une rencontre qui a été la plus prodigieuse des symphonies, comme celles que j'écoute souvent le soir. Une symphonie fantastique et un hymne à la joie. C'est à moi que c'est arrivé, moi Antoine Zarka, le vieux prof de grec, fatigué, réfugié dans sa bicoque de grès rose au bout de la rue du bout de son village. C'est en rentrant chez moi que je l'ai trouvé. Il était là, au fond du plumier, coincé entre le bic rouge et le taille-crayon. J'aurais pu ne pas le voir. Je ne sais pas s'il me regardait, mais j'ai su en un éclair qu'il était là pour moi. Le tout petit animal gris."

1960. Pierre Dorsay a onze ans. Enfant sensible et souffreteux, reclus dans un pensionnat lointain où ses parents l'ont placé, il reçoit un soir d'octobre un télégramme de son père lui annonçant la naissance d'un petit frère, Michel. Il en ressent une violente déchirure qui le plonge dans les affres d'un désarroi absolu, au point de maudire à jamais cet enfant inattendu venu prendre sa place dans le cercle familial. Rien dans leur relation ne sera jamais dans la normalité, et leurs chemins refuseront désespérément de se croiser. Après de brillantes études consacrées à la Grèce antique, Pierre deviendra un éminent universitaire, tandis que Michel, au caractère tourmenté, fuira ses parents et cherchera de par le monde un sens à sa vie, qu'il finira par trouver momentanément dans l'engagement humanitaire. Les deux frères semblent condamnés à se fuir, ignorant tout l'un de l'autre, mais les années passant, consciemment ou non, ils ressentent le besoin de se rapprocher avant qu'il ne soit trop tard. 2017. Le hasard d'une lettre va leur permettre de renouer le fil de leurs existences et de se retrouver pour un voyage magique et initiatique dans le Péloponnèse, où les non-dits finissent par se déchirer, avant un dernier coup du destin qui manque d'engloutir à tout jamais la fraternité enfin réparée. Historien, président de l'Académie nationale de Metz et chroniqueur dans le journal La Semaine, Pierre Brasme est l'auteur de nombreux ouvrages historiques sur Metz et la Lorraine, mais aussi de plusieurs romans comme L'indésirable, La dernière photo, Le baiser d'Armadilli et Dernier seigneur.